Voici la partie la plus personnelle, celle où vous devez organiser, associer, réduire, accélérer, assembler l’ensemble des matières préalablement expérimentées avec les enfants. Toutes ne seront pas à propos. Certaines ne seront peut-être pas utilisées mais tout de même nécessaires pour le bon déroulement de votre projet (implication des élèves et nature expérimentale du projet).
Alors devant l’étendue de toutes ces combinaisons qui s’offrent à vous, je vous propose d’utiliser l’espace pour organiser et construire votre pièce. Il est ici question de dramaturgie guidée par l’espace. Je m’explique : Organiser l’espace porte le sens, il n’y a pas de narration ou d’histoire à retranscrire sur scène mais vous devez mettre en espace en rythme et en qualité les matières, les sensations et les émotions que vous aurez exploré.
L’alternance des espaces, le relief des dynamiques et la variation des matières sont les trois étapes qui structurent et déterminent votre projet.
La chose la plus complexe est de vouloir faire danser en permanence les enfants tous ensemble. La problématique qui se pose alors est la lisibilité de l’information. Plus le nombre est grand plus l’information que l’on veut montrer doit être simple et claire. Le nombre trouble l’attention et modifie l’implication de chacun. Cela se traduit souvent par une perte d’attention et d’écoute, c’est tout à fait normal il faut donc clarifier les consignes, les espaces et les temps. Ne pas hésiter à faire des groupes, des combinaisons. Il faut également repérer le potentiel de chacun des enfants et s’appuyer sur leurs capacités. C’est souvent l’enfant qui guide le projet car au début vous êtes dans l’observation de chacun puis vous devenez le constructeur mais c’est toujours l’enthousiasme de l’enfant qui doit être le moteur. Il faut lui permettre de défendre une action, de trouver la façon de l’impliquer. De lui offrir un espace d’expression clair et défini. L’imaginaire est important vous ne devez rien montrer physiquement, uniquement parler de sensations, de moteur.
De plus, la notion de durée dans le mouvement est compliquée surtout quand le projet ne s’appuie pas sur une durée musicale.
Composer c’est organiser une succession d’événements :
Exemple :
Je demande à un enfant de faire une suite d’action (Ex : 2 événements glissants / 1 saut / 1 descente au sol / 1 chose qui tourne / 1 événement électrique). Vous venez de composer avec l’enfant une phrase chorégraphique. Il doit pouvoir mémoriser celle-ci. Le travail consiste pour vous à lier toutes ces actions, vous devez la rythmer lui offrir la qualité requise.